Récession ou pas, on s’en fout (lire jusqu'à la fin)

par Louis-Samuel Jacques le 10 mars 2023 00:00:00

<span id="hs_cos_wrapper_name" class="hs_cos_wrapper hs_cos_wrapper_meta_field hs_cos_wrapper_type_text" style="" data-hs-cos-general-type="meta_field" data-hs-cos-type="text" >Récession ou pas, on s’en fout (lire jusqu'à la fin)</span>

Une chose est certaine. Comparativement aux dernières années :

  • la croissance est plus lente

  • l’inflation est supérieure à la moyenne

  • le capital coûte plus cher

Est-ce que ça s’appelle une récession, ou est-ce que ça nous mènera en récession? Voici un avis :

On s’en fout

Pourquoi? Deux raisons essentielles.

  1. Notre sort, à chacun de nous, va dépendre de nos décisions, et non de ce que nous ne contrôlons pas, soit l’économie et les gouvernements. Encore moins de notre capacité à prédire la durée ou l’intensité des difficultés. Le prévisionnisme économique n’est pas notre métier - les futurologues ne risquent rien et ont tort 99% du temps. Comme entrepreneurs, nous risquons beaucoup et nous nous organisons pour avoir raison la plupart du temps sans commettre d’erreurs fatales.

  2. Gère ton entreprise comme si tu étais toujours en récession est l’un des plus vieux conseils d’affaires qui existe (ça reste à vérifier, mais il paraît que c’est l’oncle de l’oncle de mon oncle qui a dit cela pour la première fois). C’est aussi l’un des meilleurs. La principale différence, quand on est en récession, c’est que le contexte pardonne moins les erreurs que lorsque nous sommes en période de croissance.

Conseil #1 : ne pas paniquer

Voici cinq choses à éviter et des suggestions correspondantes.

  • Évitons de confondre crise et récession : Une récession N’EST PAS une crise. Tara Goodwin est venue nous rappeler récemment qu’une crise est un problème organisationnel qu’un événement non planifié amplifie.
    Une récession peut générer des crises, mais organisons-nous pour éviter que ce soit le cas chez nous en réglant nos problèmes organisationnels les plus importants.

  • Évitons de sabrer aveuglément toutes les dépenses : Couper les budgets de R&D, réduire les dépenses de vente et de marketing essentielles à la croissance, laisser partir le personnel clé ou se fermer aux opportunités de croissance telles que les acquisitions amputent notre capacité de connaître du succès.
    Faisons plutôt le ménage des dépenses inutiles ou à faible valeur - c’est d’ailleurs recommandable en tout temps.

  • Évitons d’attendre trop longtemps avant d'agir : Plus on attend avant de rectifier le tir, plus les problèmes grossissent et sont coûteux à gérer.
    Au contraire, maintenons des cycles de planification stratégique courts où on ajuste le tir plus souvent en fonction de l’information à laquelle on choisit de donner de la valeur.

  • Évitons de se disperser abusivement : Poursuivre toutes les opportunités possibles a pour effet de s'éloigner du cœur de l'entreprise.
    À l’inverse, outillons-nous pour créer et exploiter les occasions de croissance choisies - les besoins des acheteurs évoluent et des entreprises fragilisées seront plus faciles à acquérir.

  • Évitons de s’isoler : Trop d’individus font l’erreur de s’isoler dans les périodes difficiles. Ils sont alors plus sujets à une vision tunnel et à un rétrécissement des possibles.
    Continuons plutôt de bien nous entourer - les membres de TEC peuvent notamment compter sur leur président de groupe et leurs collègues en tout temps et rapidement pour résoudre des défis corsés avec des personnes compétentes et de confiance. C’est pourquoi les membres de TEC performent mieux que leurs concurrents, que les périodes économiques soient favorables ou défavorables.

Ça va passer, mais ça ne reviendra pas comme avant

Notre vocabulaire de leader inclut un mot qui a dorénavant la même utilité qu’un vieux lecteur de cassettes VHS : le mot normal. Faisons le ménage et cessons de nous accrocher dessus.

Nous ne reviendrons jamais en terrain familier. Cessons d’y croire. Par exemple, il est presque certain que les taux d’intérêt baisseront un jour. Mais alors, d’autres composantes de l’environnement d’affaires auront changé : les technologies, la démographie, etc. Nous-mêmes aurons changé. Ce ne sera pas un retour, mais bien une nouvelle situation, qui évoluera elle aussi vers une autre.

Pour explorer cela et bien d’autres concepts liés à ce qu’on appelle machinalement la gestion du changement, écouter cet excellent épisode de The Mindset Game avec Vered Kogan et Dr. Nadya Zhexembayeva (45 minutes).


Nous continuerons de dépoussiérer le playbook sur le leadership et la gestion d’entreprise en situation économique difficile. Souhaitons que tout cela soit utile et énergisant.

Recevoir 3 idées de leadership chaque semaine