Trois autres leçons apprises de Napoléon, malgré lui

Notre bulletin du 8 septembre sur Napoléon vous a plu. Voici d’autres leçons apprises de lui.

Nous parlons encore de Napoléon cette semaine, mais ce n’est PAS en l’honneur du récent film de Ridley Scott avec Joaquin Phoenix, que je décommande à cause des erreurs factuelles importantes, du mauvais jeu des acteurs et de l’assemblage décousu.

Nos limites de leadership ne sont pas techniques

La bonne chose de Napoléon et d’autres leaders qui sont aussi étudiés, c’est qu’on peut apprendre de leur expérience sans avoir à subir les conséquences de leurs erreurs. C’est même notre responsabilité de le faire.

Et ça reste vrai, même s’ils ont évolué dans des environnements politiques, économiques, sociaux et technologiques complètement différents. Disons que le télétravail était plus compliqué dans le temps de Napoléon qu’à notre époque, par exemple.

Or, ces leaders ont eu des défis similaires aux nôtres : déléguer, mener des équipes, communiquer une vision, etc.

Ça démontre bien que plusieurs limites au leadership ne sont ni techniques ni contemporaines, mais prennent racine dans nos configurations psychologiques, émotives et hormonales, dont le besoin de contrôle, la volonté de protéger son égo, la soif de pouvoir, la phobie de la mort, la peur de déplaire, et de nombreux biais cognitifs.

Nos programmations mentales ont longtemps augmenté nos chances de survie, mais nous conduisent aussi à nous isoler, nous empêcher de déléguer, de faire confiance, de demander de l’aide, etc.

C’est pourquoi, comme leaders, il importe de s’entourer, de prendre du recul, d’apprendre continuellement (surtout quand on pense qu’on a compris) et d’ajuster notre environnement pour éviter de tomber dans les pièges tendus par nos programmations limitantes.

Seules les personnes insignifiantes n’ont pas d’ennemis

C’est ici une version végan et plus intense du gentil dicton On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs.

Le but n’est pas de se faire des ennemis, mais de servir notre quête et de faire quelque chose d’utile que personne d’autre n’est capable ou ne peut envisager de faire. Les ennemis, la concurrence et les autres difficultés sont généralement des effets secondaires du succès.

« Les leaders ont peur POUR leur monde, alors que les despotes ont peur DE leur monde »

Cette citation attribuée à Plutarque éclaire une tension qui existe autour de la vie de Napoléon : pour plusieurs, il a composé une grande œuvre, alors que pour d’autres, il a été l’un des plus grands dictateurs que l’histoire ait connus. 

Suggérons qu’il a été les deux à la fois. La qualité de son héritage a augmenté lorsque ses intentions étaient claires et au bénéfice de ses commettants. Ses décisions guidées par la gloire personnelle ou la survie ont eu plus de chances d’entacher son bilan.

Retenons donc d’avoir des intentions claires et nobles.

Et que si nous commençons à nous méfier des personnes qu’on a pour mission de servir - que ce soit les clients, notre communauté ou notre personnel - c’est un signe de prendre un peu de recul plutôt que de sortir les canons.