Brainstormer correctement - par Louis-Samuel Jacques

La semaine dernière, nous avons exploré comment diverger, soit poser la question d’amorce qui lance le brainstorm. La semaine prochaine, nous verrons comment en ressortir.

Cette semaine, voyons trois techniques pour exploiter le maximum du brainstorm. Cette étape sert à générer le plus d’idées possible et a aussi pour bénéfice de dépersonnaliser les idées.

Le principe fondamental : on cherche à trouver l’idée (ou la combinaison d’idées) qui aura beaucoup de valeur. On se fout des idées qui s’avéreront moins bonnes. Mentionner plusieurs (vraiment plusieurs) idées est un passage obligé pour en avoir des bonnes en bout de piste.

Nommer les trois règles d’engagement

Les gens aiment performer. Il nous appartient, comme facilitateur de la rencontre, de nommer comment on performe à cette phase du processus. Voici les trois règles de base à communiquer :

1. On veut le plus d’idées possible

2. On encourage les idées folles

3. On remet le jugement à plus tard

Des corollaires :

• Des prises de paroles courtes. Pas d’explications.

• Les interactions sont bienvenues dans deux situations seulement : quand on ne comprend pas ou quand on veut construire sur les autres idées qui ont été mentionnées. Pas pour dire qu’on est d’accord ou qu’on s’oppose.

• Le groupe peut dire une chose et son contraire.

Comme animateur, la question qu’on utilise le plus est Quoi d’autre? On garde un rythme élevé, presque inconfortable.

Et on relance.

Quatre façons de relancer pour performer

1. Donner des objectifs. Des exemples :

   1. On va changer de sujet quand on aura 50 idées.

   2. 5 de plus, je suis certaine qu’on est capable!

   3. Il reste seulement 5 minutes, vite, ça prend 20 autres idées!

2. Proposer des catégories. Par exemple : Nous voulons des idées pour augmenter la rétention de la clientèle. On a proposé plusieurs idées de caractéristiques de produits pour y arriver, c’est super. Maintenant, qu’est-ce qu’on pourrait faire du point de vue des finances? (quand le rythme des idées ralentit, relancer avec une nouvelle catégorie) Du marketing? (idem) Dans l’accueil des clients? (idem) Dans la vente? Etc.

3. Ajouter des contraintes. Des exemples :

   1. Si nous n’avions pas d’argent, que pourrions-nous faire?

   2. Si nous avions seulement 1 semaine au lieu de 6 mois pour atteindre cet objectif, qu’est-ce que nous envisagerions?

   3. Si notre équipe ou notre budget étaient coupés de moitié, quelles seraient nos solutions possibles?

4. Retirer des contraintes. Des exemples :

   1. Si nous n’avions aucune limite de temps, qu’est-ce qu’on pourrait envisager de faire?

   2. Si nous avions dix fois plus de ressources, que pourrions-nous faire?

   3. Si nous étions dans une autre industrie, à quoi penserions-nous?

Déléguer l’animation du processus

Plusieurs gestionnaires et leaders d’équipe confient l’animation des processus de brainstorm à des facilitateurs professionnels ou des personnes de l’équipe qui prennent une fonction d’animation de la session.

Cette pratique génère de nombreux bénéfices, notamment :

• Sépare clairement le processus d’animation du processus de décision

• Dépersonnalise davantage le processus

• Diminue l’effet disruptif ou inhibitif que l’autorité génère auprès des participants

• Permet à tout le monde de jouer son rôle entièrement et avec clarté

La semaine prochaine, nous verrons l’étape la plus sous-estimée et la plus méconnue du processus, mais qui est aussi la plus critique : converger.

D’ici là, profitons des derniers jours du printemps et des journées les plus longues de l’année!