Le langage révèle des pensées limitantes.
Mon travail m’a amené à les détecter rapidement et à proposer des alternatives plus robustes.
Voici trois structures particulièrement communes et fréquentes. Ne les abolissons peut-être pas, mais restons alertes et proposons mieux.
Le cerveau considère la liste des Il faut comme étant une liste de choses qui seraient bonnes pour nous, mais pour lesquelles il y aura toujours de bonnes excuses pour ne pas faire. Cette liste sature notre mémoire, crée de la culpabilité et génère de la déception de façon répétée et continue. Nous en avons déjà parlé un peu ici.
Faites une liste des Il faut de votre vie ou de votre journée.
Biffez maintenant Il faut et remplacez par Je choisis de.
Vis-à-vis Je choisis de, ajoutez une colonne à droite qui s’intitule Parce que.
Devant chaque élément de votre liste de Il faut, écrivez maintenant pourquoi vous voulez le faire. Avec quelle intention vous voulez le faire… ou pas.
Lorsque vous n’aurez pas de bonne raison de faire l’une ou l’autre de ces tâches, biffez-la et retirez-la donc de votre liste.
Ma fille aime l’équitation. Je n’aime pas l’équitation, pour plein de raisons. Ma fille ne conduit pas, donc longtemps, il fallait que je la conduise à l’équitation (avec toutes les conséquences que vous pouvez imaginer sur mon attitude et mes comportements). Chaque semaine.
Aujourd’hui, je choisis de l’y conduire parce que ça me permet de passer de bons moments avec elle et parce que l’équitation est une bonne activité pour elle, pour plusieurs raisons. Ça change tout.
« Quand tu es entrepreneur, ben tu travailles fort. Pis quand les gens autour de toi ne vont pas bien, tu es en mode solution et tu veux les aider. Donc, tu travailles plus fort pour les aider, mais après, la reconnaissance n’est pas toujours là, tu te fatigues pour rien. Ben, c’est normal que tu te sentes mal et que finalement tu arrêtes de t’occuper des problèmes des autres. Les gens ne se rendent pas compte à quel point on travaille fort, mais que ce n’est pas pour nous, c’est pour eux qu’on fait tout ça! »
C’est une très bonne façon de se déresponsabiliser, d’éviter l’introspection et le challenge.
Parlez au Je et invitez les autres à le faire. Assumez vos idées, ce sont les vôtres et c’est normal qu’elles évoluent. C’est même souhaitable.
Le cerveau ne comprend pas la négativité de la commande. Il en fait donc abstraction.
Quand vous pensez à un objectif négatif, pivotez-le vers un inverse formulé positivement pour dire ce que vous voulez.
Si je vous dis de ne pas penser à un citron, qu’allez-vous faire? Vous allez penser à un citron, n’est-ce pas? J’ajoute une image pour vous compliquer la vie 😈 .
C’est la même chose si vous dites à une collègue que vous ne voulez pas qu’elle parte. Vous êtes mieux de lui dire pourquoi vous aimez travailler avec elle, de lui faire parler de ses ambitions, ou de lui nommer la valeur qu’elle apporte à l’entreprise.
J’entends aussi des personnes dire des objectifs formulés négativement :
« Je ne veux pas que mon entreprise perde sa culture » peut devenir « Je veux qu’on maintienne notre culture basée sur des valeurs telles que X et Y ».
« Je ne veux surtout pas perdre ce mandat » peut devenir « Je veux qu’on gagne ce mandat - que pourrions-nous faire pour y arriver? »
Remarquez aussi que les formulations négatives mènent à des culs-de-sac, alors que des reformulations positives élèvent l’énergie et conduisent à des conversations plus porteuses.
J’espère que tout cela vous sera utile autant que ça l’a été pour moi, tant dans ma vie personnelle que dans mon travail.
Je vous souhaite une super rentrée.