Les Jeux olympiques de Paris ont lieu jusqu’au 11 août. Nous en profitons pour mettre en évidence des parallèles entre le leadership sportif et le leadership en affaires.
Être athlète de haut niveau, ça vient à la naissance? Et qu’en est-il des leaders? Des entrepreneurs? La question est souvent posée et mérite quelques mots, car les implications sont nombreuses, d’abord pour nous-mêmes :
J’ai vécu des problèmes chaque fois que j’ai parlé devant le public, peut-être que je devrais arrêter de le faire, ce n’est pas pour moi.
Je voudrais bien acheter une entreprise, mais je ne suis pas certaine d’être faite pour ça.
Quand on sera rendu à X employés, je passerai le flambeau, je ne suis pas fait pour gérer de grandes structures.
La question se pose aussi quand on dirige des personnes. Dans ma pratique, j’ai souvent entendu des phrases du genre :
Je n’engage plus tel ou tel type de personnes.
Le leadership, c’est inné. On sait rapidement si la personne l’a, ou ne l’a pas.
Se gouverner là-dedans est un défi. Voici quelques idées là-dessus.
La plupart du monde change. Nos entreprises évoluent. Notre environnement d’affaires change vite également.
Certaines personnes éclosent plus tardivement que d’autres. Selon la légende populaire, ça a été le cas pour plusieurs talents générationnels, dont Michael Jordan, Tom Brady et Albert Einstein. Imaginons un instant que Brady se soit dit je ne suis pas fait pour le football lorsqu’il n’avait pas de temps de jeu à l’Université du Michigan, ou qu’un entraîneur aurait refusé définitivement l’accès au basketball à Jordan au secondaire avant qu’il éclose.
Nous-mêmes et nos leaders pouvons éclore dans des circonstances différentes.
De plus, certains individus semblent être des naturels au début d’un mandat, mais perdent leurs repères devant l’adversité ou des changements de circonstances (ce qui survient souvent dans les environnements d’affaires qui sont par nature généralement complexes et changeants). Des histoires de flops abondent, dans les sports comme en affaires.
Donner trop d’importance à la partie innée du talent mène à se passer de trop de monde.
Et souvent à se passer de nous-mêmes et à renoncer à ses propres idéaux, car talent ou pas, obtenir des résultats exceptionnels commande de s’exposer à travailler et à souffrir de temps en temps.
La partie innée, on ne la contrôle pas. Comme leaders et gestionnaires, notre contrôle se limite à la partie acquise. Et c’est quand même beaucoup.
La partie acquise du talent, ça s’engage, ça se coache, ça se forme, ça se valorise, ça s’entraîne, ça s’évalue, dans l’ordre et dans le désordre. Et on recommence jusqu’à ce qu’on se rende compte que l’investissement ne fonctionne pas et qu’on coupe le cordon.
Tout ça, c’est une job à temps plein, ça reste un défi. Mais de grâce, ne le compliquons pas en perdant le focus de ce sur quoi on a du contrôle!