La semaine dernière, j’ai parlé de culture. Revenons-y aujourd’hui.
Comme plusieurs le savent, j’ai passé une bonne partie de ma vie professionnelle à faire de la planification stratégique pour des clients de toutes sortes. Cette citation du regretté Peter Drucker m’a longtemps contrarié parce que je la comprenais à l’envers : je croyais qu’il voulait dire que la stratégie ne servait à rien.
Je vivais alors avec la croyance que la culture était immuable. Dans ce contexte, la seule variable de son affirmation était la stratégie et donc, que le temps consacré à la stratégie était perdu.
Aujourd’hui, j’interprète son affirmation plutôt ainsi :
La stratégie est importante
La culture est encore plus importante et mérite donc une attention particulière
Vous avez une culture, que vous le vouliez ou non
La culture ne tombe pas du ciel : elle se définit une décision à la fois
La culture est à la fois le guide et le résultat des actions des personnes de votre organisation au quotidien
Peter Schutz, dans The Driving Force, met en garde contre une culture implicite du never enough (ce n’est jamais assez).
J’élabore sur son concept: Si vous ne campez pas votre culture sur papier, le never enough est probablement la culture que vous avez par défaut. Il se peut que ce soit plutôt la culture “pas de chicane” qui règne, on en reparlera.
Pourquoi never enough? Parce que les humains croient naturellement que plus est mieux. C’est un programme psychologique dont nous avons hérité par défaut.
La seule façon de déjouer ce programme est de nommer la direction qu’on veut suivre, d’évaluer la valeur des choses, de nommer quand assez est assez.
Et une fois que c’est fait, on continue d’avoir besoin de soutien parce qu’on se fait violence à renoncer à plus.
Ce soutien prend différentes formes dont nous discutons régulièrement : les habitudes, la fixation d’objectifs, le partage de nos objectifs, l’identification de nos valeurs, etc.
Tout ça est peut-être clair pour vous personnellement, mais je vous garantis que ça ne l’est pas pour tout le monde autour de vous. Ce travail est à recommencer sans cesse.
Plusieurs de mes membres ont renouvelé leurs objectifs personnels en début d’année pour se rendre au 31 mars.
Certains le font depuis plusieurs trimestres et j’ai eu quelques fois un commentaire extraordinaire : après plusieurs itérations, on observe que l’impact de ce plan trimestriel est de plus en plus limité.
Ce constat est un peu ennuyant, mais dans les faits, c’est extraordinaire parce que ça démontre que ça fonctionne!
On se rend compte ainsi qu’on vit la vie qu’on veut vivre et non une vie par défaut, ou encore une vie composée par la liste de to do des autres. C’est aussi un excellent antidote au programme du never enough dont je viens de parler.